Le saviez-vous : qu’est-ce qu’un patient DIVA ?
Certains patients qui doivent recevoir un traitement par perfusion intraveineuse ont des veines difficiles d’accès. Techniquement, on les appelle des patients DIVA (« Difficult Intravenous Access Scale »). Non en raison de leur caractère, mais pour exprimer cet accès veineux difficile (AVD en français). Trois points clés pour leur prise en charge.
Un grand nombre de personnes concernées
Présenter un accès veineux difficile n’est pas aussi rare qu’on peut le penser. On estime que 50% des personnes admises à l’hôpital ont besoin d’un cathéter intraveineux périphérique (CVP) - pour recevoir un traitement ou du glucose par exemple. Parmi elles, jusqu’à 35% des adultes et jusqu’à 50% des enfants est un patient DIVA1. De plus, le nombre de patients concernés tend à augmenter chaque année, en lien avec le vieillissement de la population et la progression du surpoids2.
Des répercussions sur les patients, mais pas seulement
Les CVP sont majoritairement utilisés lorsqu’un patient a besoin d’être perfusé sur une courte durée3. Mais lorsque son accès veineux est compliqué, il arrive d’utiliser un cathéter veineux central (CVC) ou un cathéter central à insertion périphérique (PICC), en principe réservés à des perfusions plus prolongées. Les procédures de pose sont plus longues et peuvent générer des complications4. Avec des répercussions sur les patients, mais aussi sur les soignants et les établissements.
Quelles répercussions ?
Pour le patient
Confronté à un DIVA, le soignant peut être amené à multiplier les tentatives d’insertion du cathéter, ce qui est inconfortable voire douloureux pour le patient. Il peut aussi être amené à recourir à des procédures plus complexes, plus invasives et générant des hospitalisations plus longues5.
Pour le soignant
Des contraintes pèsent également sur le soignant qui doit rechercher des veines plus profondes. Un accès veineux difficile peut rendre la procédure jusqu’à 12 fois plus longue qu’en présence d’un accès veineux classique6. C’est donc un exercice délicat qui peut être une source de stress pour le soignant.
Pour l'hôpital
Pour l’établissement, la prise en charge inappropriée d’un patient DIVA peut avoir un impact en termes d’efficience et de réputation à cause des complications liées. Les conséquences sont aussi économiques et organisationnelles : multiples tentatives, utilisation de plusieurs cathéters, matériel plus onéreux et plus complexe à poser...
Un problème qui ne peut rester sans solution
Perte de qualité des soins, de temps, coûts supplémentaires… Les DIVA ne doivent pourtant pas être accusés de tous les maux car des moyens existent pour optimiser leur prise en charge. Le choix des dispositifs appropriés joue un rôle dans l’accès aux veines difficiles. L’utilisation d’un échographe et d’un cathéter plus long est aussi susceptible de guider le soignant, rendre la veine et le cathéter plus visibles et ainsi accroître le taux de réussite lors de la pose.
La formation des soignants et l’information des patients sont également des facteurs d’amélioration très importants. Avec une première étape simple : l’identification de ces patients grâce à l’échelle A-DIVA7.
[1] Whalen M, Maliszewski B, Baptiste D-L. Establishing a dedicated difficult vascular access team in the emergency department: a needs assessment. J Infus Nurs. 2017;40(3):149–154
[2] https://www.cdc.gov/obesity/data/prevalence-maps.html
[3] Vascular Access Devices Market Analysis, Size, Trends. MedSuite. 2018
[4] V Vidal, C Muller, A Jacquier, R Giorgi, T Le Corroller, JY Gaubert, P Champsaur, JM Bartoli, G Moulin. Évaluation prospective des complications des PICCs. JR. 2008 ;89(4):495-498
[5] Rodriguez-Calero MA, et al. Risk factors for difficult peripheral venous cannulation in hospitalized patients. BMJ Open 2018;8
[6] Emergency Nursing Resource: Difficult Intravenous Access; Crowley M., Brim C., Proehl J., Barnason S., Leviner S., Lindauer C., Naccarato M., (...), Papa A. (2012) Journal of Emergency Nursing, 38 (4) , pp. 335-343. Available: https://www.jenonline.org/article/S0099- 1767(12)00226-7/pdf
[7] Van Loon FH, Puijn LA, Houterman S, Bouwman AR. Development of the A-DIVA Scale : A Clinical Predictive Scale to Identify Difficult Intravenous Access in Adult Patients Based on Clinical Observations. Medicine (Baltimore). 2016
Découvrez tous les articles
-
La stérilisation à l'hôpital en 8 étapes
Découvrez en détail les étapes du cycle de stérilisation en milieu hospitalier grâce à notre infographie.
-
Développement durable en stérilisation hospitalière, enjeux et perspectives
Lumière sur les enjeux de la stérilisation hospitalière pour le développement durable avec le Dr Christophe Lambert, Pharmacien et Président de la Société Française des sciences de la stérilisation.
-
Quand la technologie prévient les chutes de tension
Le docteur Lotfi Chalabi est néphrologue au sein de la Clinique Aider à Montpellier. Son expérience pluri-décennale fait de lui un témoin et un expert privilégié des évolutions des techniques de dialyse. Avec toujours un même objectif : améliorer la prise en charge et le bien-être des patients lors des séances de dialyse, notamment lors de chute de tension. Explications.
-
Sutures chirurgicales : production et savoir-faire Made In Europe
Découvrez comment B. Braun, avec ses sites de production spécialisés dans la suture à la pointe de la technologie, garantit une proximité territoriale et répond aux normes de qualité internationales sur le marché des sutures chirurgicales.
-
Insuffisance rénale : le rôle clé du néphrologue dans le suivi patient
Médecin spécialiste en charge du diagnostic et du traitement des maladies rénales, Florence Chalmin exerce depuis 2019 aux Centres de Néphrologie B. Braun Avitum d’Antibes et Cagnes-sur-Mer (06). Décryptage à travers son quotidien du métier de néphrologue et de sa contribution au service des patients.