Insuffisance rénale : le rôle clé du néphrologue dans le suivi patient

Médecin spécialiste en charge du diagnostic et du traitement des maladies rénales, Florence Chalmin exerce depuis 2019 aux Centres de Néphrologie B. Braun Avitum d’Antibes et Cagnes-sur-Mer (06). Décryptage à travers son quotidien du métier de néphrologue et de sa contribution au service des patients.

Pour rappel : 1 Français sur 10 souffre d'insuffisance rénale chronique.

En quoi consiste votre suivi du parcours de soins des patients atteints d’insuffisance rénale ?

Il faut rappeler en préambule que l’une des caractéristiques de la maladie rénale est d’être très peu symptomatique. C'est un avantage parce que les patients ne souffrent pas, mais c’est aussi un inconvénient car de nombreux patients arrivent en consultation à des stades très avancés sur lesquels il est plus difficile d’agir. 

Ma première intervention en tant que néphrologue consiste, le plus précocement possible, à dépister puis à établir le diagnostic d’insuffisance rénale. La deuxième étape est d’expliquer à mes patients qu’il est essentiel de mettre en place des actions pour ralentir cette maladie chronique. La prise en charge doit être globale et prendre en charge les comorbidités : l’hypertension mal équilibrée et la maladie diabétique sont en effet responsables de 50 % des mises en dialyse.

Comment prenez-vous en considération les besoins de chaque patient  ?

Soigner une maladie rénale, ce n'est pas juste prescrire des médicaments. Il faut introduire des adaptations du mode de vie qui vont potentialiser leurs effets. À titre d’exemple, un régime sans sel bien conduit est plus efficace qu’un médicament antihypertenseur pris de façon isolée… En plus de l’évolution du régime alimentaire, il faut aussi pratiquer une activité physique. Ce sont des évolutions qu’il faut prendre le temps d’expliquer en consultation.

Depuis 2020, nous avons la chance de disposer d’un forfait maladie rénale chronique1 qui permet la prise en charge d’un entretien individuel avec une diététicienne et une infirmière spécifiquement formée à l’éducation thérapeutique en néphrologie. À cela, et s’ils en ressentent le besoin, peut s’ajouter une consultation avec un psychologue. À Antibes, et prochainement à Cagnes-sur-Mer, nous avons également mis en place un programme avec des coachs sportifs spécialisés en activité physique adaptée.

Il ne faut pas oublier que les solutions de traitements à un stade avancé de maladie rénale sont très nombreuses (transplantation, dialyse en centre ou à domicile, hémodialyse, dialyse péritonéale). Il est donc important de bien expliquer les avantages et les inconvénients de chaque méthode afin de permettre un choix éclairé au patient. Nous sommes aidés en cela par un comité des usagers, dont des membres volontaires se mettent à la disposition, en cas de demande, des nouveaux patients pour les aider à mieux accepter leur maladie et à choisir la solution la plus adaptée pour leur cas. 

En quoi êtes-vous le pivot au sein d’une coalition pluriprofessionnelle  ?

Dans le cadre d’un parcours de pré-greffe rénale, les patients vont être amenés à rencontrer une dizaine de spécialistes parmi lesquels des cardiologues, des pneumologues, des ORL, des gynécologues, des urologues, des anesthésistes etc.

Il est rassurant pour eux d'avoir un interlocuteur unique qui coordonne le processus, les aide à prendre leurs rendez-vous et leur explique les résultats des examens. À Antibes et Cagnes sur mer, ce travail est d’ailleurs effectué en étroite collaboration avec une infirmière de pratique avancée dont la présence constitue une aide humaine complémentaire. 

Lorsqu’un patient arrive à un stade sévère de maladie rénale, en fonction de sa vitesse d'évolution, il vient en consultation de néphrologie entre 3 et 10 fois par an. Bien souvent, malheureusement, il réduit ses visites chez son généraliste et il est alors capital de ne pas oublier le suivi des facteurs de risque cardiovasculaire et des autres comorbidités.  

De voir les patients aussi fréquemment crée une proximité (dans les deux sens !) qui n’existe pas dans toutes les spécialités. Cela participe au lien de confiance et à l'adhérence thérapeutique et nous permet de nous adapter à chaque individualité.

Quelles opérations de dépistage et de prévention menez-vous ?

Notre équipe participe à des campagnes de dépistage, généralement dans les hôpitaux alentours, mais aussi à des actions de sensibilisation et de formation continue avec nos confrères généralistes, cardiologues et diabétologues. Il faut savoir que le dépistage d’une maladie rénale est très simple, il suffit d’une prise de sang et d’une analyse d'urine. Si toutes les personnes au-delà de 40 ans pouvaient les réaliser tous les 2 ans, même en absence de comorbidité, ce serait une grande avancée. Il va de soi que pour les pathologies à risque, ces examens doivent être répétés plus régulièrement. 

Comment contribuez-vous à réduire l’empreinte énergétique liées à ces soins ?

La protection de l'environnement est fondamentale et va de pair avec la préservation de la qualité du traitement pour nos patients. Au centre de Cagnes-sur-Mer (et bientôt à Antibes), nous avons mis en place une cuve ECOMix grâce à laquelle nous produisons nous-mêmes notre dialysat (eau ultra pure utilisée pour la dialyse). Cette centrale d'eau nous permet de nous affranchir de multiples bidons en plastique et de toute la consommation de CO2 pour emmener par l’eau par camion. Ensuite, bien sûr, nous pratiquons le tri sélectif de nos consommables et nous réduisons au maximum les transports des patients. L'ouverture récente du centre de Saint-Jean y contribue dans la mesure où il est au plus près des bassins de population qui en ont besoin. La dialyse à domicile est une autre piste que nous proposons aussi à nos patients. 

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