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30 septembre 2025

Vivre avec une dialyse : quand l’alimentation devient un pilier

Pour un patient dialysé, chaque repas compte. Ajuster ses apports en protéines, en sel, en phosphore ou en potassium, tout en préservant le plaisir de manger relève d’un défi quotidien.

 

Joanna Meintani, MSc, diététicienne-nutritionniste à Hénin-Beaumont, accompagne pas à pas les patients souffrant d’insuffisance rénale afin de concilier contraintes médicales et qualité de vie.

L’alimentation, un soin à part entière

« La diététicienne intervient à toutes les étapes de l’insuffisance rénale chronique », explique Joanna Meintani. Dès les premiers signes, elle aide à ralentir l’évolution de la maladie en ajustant l’alimentation : moins de sel, un équilibre des protéines, une vigilance sur le phosphore et le potassium. « L’idée est d’accompagner le patient sans l’angoisser, de lui donner les clés pour comprendre ce qu’il mange et pourquoi. »

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Avant la dialyse : prévenir et protéger

Adapter son alimentation en amont permet de soulager les reins et de retarder l’entrée en dialyse. « Nous travaillons main dans la main avec le néphrologue pour ajuster les apports, tout en tenant compte des habitudes, du rythme de vie et des goûts du patient », souligne-t-elle. La diététicienne encourage la végétalisation des repas (augmentation de la part de légumineuses, céréales complètes, oléagineux…), l’adoption d’un modèle méditerranéen et une limitation progressive des protéines et du sel.

Pendant la dialyse : nourrir sans carences

Lorsque la dialyse devient nécessaire, les besoins changent. « On passe d’une alimentation restrictive à une alimentation où les apports protéiques doivent être augmentés, pour compenser les pertes liées aux séances. » La prévention de la dénutrition devient alors prioritaire. Diversifier les repas, introduire des collations protéinées, mais aussi encourager une activité physique adaptée sont autant de leviers pour préserver la masse musculaire.

Plaisir et convivialité, des repères essentiels

La vie sociale ne doit pas s’arrêter avec la dialyse. « Il est tout à fait possible de continuer à aller au restaurant ou de partager un repas de famille », insiste Ioanna Meintani. « Grâce à l’éducation thérapeutique, les patients identifient potassium et phosphore, privilégient légumes cuits plutôt que des frites, optent pour viande grillée plutôt qu’un plat en sauce, prennent correctement leurs médicaments et réajustent les repas s’il y a eu un écart avant la prochaine dialyse. »

 

Pour Joanna Meintani, la nutrition en dialyse n’est pas une succession d’interdits mais un chemin d’équilibre. « Chaque patient est unique. Mon rôle est de l’aider à préserver sa santé sans renoncer au plaisir de manger. » Un accompagnement patient-diététicienne-médecin qui redonne toute sa place à l’alimentation comme pilier du juste soin.

 

HED_20250909_ Article : Alimentation du patient souffrant de maladie chronique rénale