Un patient derrière chaque stomie, un appareillage derrière chaque patient

Fort de 50 ans d’expertise, B. Braun développe et fabrique 40 millions de poches de stomie chaque année dans son usine de Saint-Jean-de-Luz. L’occasion de revenir sur les priorités qui conditionnent le choix du matériel et ce qu’en attendent à la fois les stomathérapeutes et les stomisés.

En France, 80 à 100 000 personnes vivent avec une stomie digestive ou urinaire qui implique un changement ou une vidange de poche plusieurs fois par jour. 16 000 nouvelles stomies sont réalisées chaque année, souvent en urgence1. Cela représente une consommation annuelle de 23,4 millions de poches2.

Les stomathérapeutes qui accompagnent et conseillent au quotidien les patients stomisés assument un rôle à la fois technique, éducatif et relationnel dans cette situation de vie qui nécessite de nouveaux apprentissages. Selon les établissements, ces infirmières spécialisées peuvent intervenir dans le suivi au moment de l’annonce de la stomie, pendant l’hospitalisation puis après la sortie en consultation. Dans tous les cas, l’objectif reste celui de favoriser l’éducation aux soins pour améliorer l’autonomie du patient et limiter au maximum les complications.

Sélectionner les poches de stomie les plus adaptées

 « Le choix du matériel s’effectue en fonction du type de stomie et de sa position, c’est avant tout le patient qui décide », explique Martine Pagès, stomathérapeute au CHU de Nîmes. « Notre priorité en tant que soignantes est que l’appareillage soit fiable, discret, sécurisant (notamment en termes de protection cutanée) et facile à utiliser », renchérit sa collège Séverine Dhondt. « Il est également important de pouvoir garder dans la durée les produits que les patients, qui n’ont pas choisi leur situation, connaissent et apprécient. Ils doivent convenir à 100 % et ne pas susciter d’allergies ou d’autre réaction inopportune », complète Léah Bruchet, stomathérapeute au CH de Roanne. Enfin, pour Gaëlle Guillot, stomathérapeute au CH de Dreux, « il est judicieux de rendre le patient actif dans sa prise en charge en lui laissant le choix des dispositifs à partir d’une pré-sélection d’un panel de poches correspondant à ses besoins ». 

Pour ce faire, disposer d’une large gamme est un atout pour une prise en charge aussi personnalisée que possible et qui comprenne aussi bien les systèmes que les accessoires. Côté patient, les attentes sont similaires, « l’appareillage doit répondre en premier lieu à mes besoins et être adapté à ma morphologie : il doit faire corps avec moi, qui plus est en tant que femme, et disposer d’une ergonomie évolutive », souligne Myriam Teyssié, présidente de l’Union d'Associations Françaises de Stomisés. Un travail collaboratif mêlant industriel, patient et personnel soignant a d’ailleurs été mené en ce sens avec une réflexion sur la modularité de l’appareillage selon l’âge ou les changements corporels dès la conception des produits. « Les remontées du terrain sont précieuses et prises en compte », se réjouissent à la fois Myriam Teyssié et Gaëlle Guillot.

Bénéficier rapidement d’un matériel parfaitement aux normes

Les aspects sécuritaires reposent aussi sur le respect des normes européennes en vigueur et, à ce titre, la présence d’une usine en France, est une garantie non négligeable. « Je n’ai jamais rencontré de problèmes avec les lots », reconnait Léah Bruchet. Un seul mot d’ordre, contenter au mieux les patients pour lesquels la disponibilité des produits est absolument fondamentale.

Promouvoir un développement plus durable

Des patients qui par ailleurs sont de plus en plus soucieux et conscients de leur empreinte environnementale et le font savoir... « Beaucoup me demandent où sont fabriqués les produits et attachent une grande importance aux circuits courts », précise Gaëlle Guillot. « Très clairement, avoir une usine en France est une aubaine, sans compter l’impact positif au niveau de l’emploi local par exemple. J’ai pu visiter le site de Saint-Jean-de-Luz et j’ai été impressionnée par la complexité des étapes de production des poches de stomie », confie Léah Bruchet.

Parallèlement, la logique d’économie circulaire progresse. « Nous sommes naturellement vigilantes sur les prescriptions en amont et nous apprécions en particulier l’absence de suremballage, mais les contenants restent encombrants et, en aval, il y a encore des efforts à faire pour optimiser et trier les déchets » admet Séverine Dhondt. De quoi encore progresser !

Sources :

1. HAS https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2022-04/cadrage_reperage_preop_stomie.pdf

2. Ameli, marché remboursé 2019.