Infirmier diplômé d’Etat libéral (IDEL) et digital : comment accompagner les évolutions du métier
Daniel Jollivet est un infirmier diplômé d’Etat qui exerce en tant qu’infirmier libéral dans la région de Toulouse depuis plus de 30 ans. Il est aujourd’hui à la tête d’un centre de cicatrisation, véritable « maison de santé », dans lequel il exerce avec plusieurs partenaires soignants, médecins et infirmiers. En 30 ans, Daniel a pu voir le métier d’IDEL grandement évoluer. Il revient aujourd’hui sur cette transformation, en particulier sur les dernières années qui ont vu apparaître le numérique et le digital.
„Aujourd’hui, les IDE sont amenés à réaliser de plus en plus de nouveaux actes jusque-là réservés à l’hôpital ou aux médecins […] et ce type d’exercice demande un support technologique pour être performant. […] Il est évident que le digital et le numérique peuvent aider les soignants dans l’exercice de leurs métiers.“
Daniel, pouvez-vous vous présenter ? Quel est votre quotidien ?
J’exerce le métier d’infirmier libéral depuis plus de 30 ans. Aujourd’hui, je travaille au sein d’un centre de cicatrisation que j’ai co-créé avec des partenaires soignants, eux aussi libéraux. Il s’agit d’une structure assez proche des maisons de santé, mais avec une expertise sur le traitement des plaies. J’ai en effet suivi différents diplômes universitaires (DU) au cours de ma carrière, notamment en soins palliatifs et un autre sur les plaies chroniques. Via notre structure, nous sommes amenés à rencontrer les patients qui viennent au centre, mais nous nous déplaçons également, notamment en EHPAD, ou au domicile des patients. Ce centre de cicatrisation, c’est un projet qui s’est étiré sur une quinzaine d’années, qui n’a pas été simple à mettre en œuvre, mais notre structure est en place depuis plusieurs années maintenant. Il s’agit du premier centre de cicatrisation libéral de la grande région Occitanie et nous sommes fiers de pouvoir aujourd’hui travailler différemment avec les médecins en apportant notre expertise notamment sur le choix des pansements. Et les résultats sont là, puisque nous voyons aujourd’hui 1200 plaies par an, alors qu’on en voyait 200 en 2014 !
Quelles évolutions avez-vous vu dans l’exercice de votre métier d’IDEL ?
C’est effectivement un métier qui a beaucoup changé ! Surtout dernièrement. Sur les 10 dernières années, j’ai fait beaucoup de nouvelles choses que je n’avais jamais faites avant.
Au tout début de ma carrière, et pendant une quinzaine d’années, avant de me spécialiser sur certaines prises en charge, je réalisais les missions assez « classiques » de tout IDEL de l’époque. Une tournée type consistait à voir une dizaine de patients pour des prises de sang, quelques patients sur du« nursing » (toilettes et autres soins d’hygiène), 3 à 4 patients diabétiques et environ 5 patients pour des pansements lourds. Je réalisais aussi quelques actes d’injection (essentiellement pour des douleurs liées à de l’arthrose, des cures de magnésium, ou des antibiotiques par voie intramusculaire ou intraveineuse).
Mais avec l’évolution des nomenclatures des actes infirmiers, les pratiques ont beaucoup évoluées. Aujourd’hui, les IDE sont amenés à réaliser de plus en plus de nouveaux actes jusque-là réservés à l’hôpital ou aux médecins ; et parallèlement, ils sont donc amenés à prendre en charge des patients de plus en plus lourds, en sortie d’hôpital. Je pense qu’il est essentiel aujourd’hui pour les IDEL aujourd’hui de pouvoir s’adapter et de se former, car les patients sont de plus en plus exigeants face aux soignants Je remarque également qu’il existe de moins en moins de cabinet individuel, les IDELS se regroupent et ce type d’exercice demande un support technologique pour être performant. Surtout quand notre activité se diversifie de plus en plus !
L’aspect formation des soignants et l’éducation thérapeutique des patients (ETP) est également devenu un enjeu majeur pour tout établissement de soins. Dans notre centre, nous avons mis beaucoup d’efforts et de ressources dans l’élaboration des formations sur le traitement des plaies à destinations des soignants en établissements de santé, et au développement de l’ETP, chose qui était très peu développée il y a 30 ans.
Et quelle est la place du digital dans ce paysage ? Est-ce que vous vous en servez dans votre quotidien ? Comment le digital pourrait aider les IDEL dans l’exercice de leur fonction ?
Il est évident que le digital et le numérique peuvent aider les soignants dans l’exercice de leurs métiers. Déjà, on y trouve un rôle d’accès à l’information et de formation : au sein de notre centre de cicatrisation, nous sommes en pleine réflexion sur le développement de notre site internet pour pouvoir présenter nos approches, notre offre de formation, etc. Nous avons également de grandes attentes concernant le Dossier Médical Partagé (DMP) qui ne pourra que favoriser le partage d’informations entre professionnels de santé, ce qui optimisera la prise en charge pluridisciplinaire des patients. Il est important pour tous les professionnels de santé intervenant dans le parcours de soins d’un patient, de disposer des mêmes outils, permettant une facilité de communication mais aussi une sécurisation des données de santé.
Mais le digital peut offrir bien plus que cela et nous y travaillons déjà depuis un moment. Je travaille régulièrement avec un médecin en télémédecine, qui nous a permis de mettre en place un nouveau type de consultation, de façon assez pionnière et innovante dans la région. Je me rends ainsi parfois au domicile de mes patients, équipé de lunettes connectées, afin d’avoir les mains libres pour pouvoir réaliser un pansement, tout en étant connecté et pouvoir échanger avec l’angiologue à distance.
Il reste encore beaucoup de chemin à parcourir, et l’intelligence artificielle aura un rôle majeur à jouer, par exemple en traitement des plaies, dans la reconnaissance des plaies et la proposition de conseils personnalisés.
Tout outil, notamment digital, qui saura aider les soignants à gagner du temps, est le bienvenu !
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